Je reste convaincu que
Mark Hollis ne produira plus jamais rien. Écœuré qu'il était par le business musical des années 90, le dégoût qui l'habite aujourd'hui est sans doute infini. La quasi totalité de la (sur)production musicale actuelle étant d'une telle vacuité, je ne peux que le comprendre. Mais peut-être est-il simplement ignorant de tout ce cirque, indifférent à tout ce vacarme, je le souhaite vraiment. A Londres, je ne l'imagine pourtant pas aussi reclus qu'a pu l'être Scott Walker, surgissant du vide abyssal qui le maintenait dans les ténèbres seulement une fois par décennie. Je le vois plutôt oeuvrant pour ses proches, paisible en famille, savourant la forme d'épure à laquelle sa vie aspire sans doute depuis toujours. D'une certaine façon, je continue de penser que le repli esthétique qui caractérise son unique album solo était annonciateur de cette révérence. Depuis 10 ans, j'écoute ce classique perso de manière aussi sporadique que possible (et c'est un exercice difficile) car à chaque fois, il annihile le reste de ma discothèque pendant plusieurs semaines.