vendredi 1 mai 2009

Mark Hollis



Je reste convaincu que Mark Hollis ne produira plus jamais rien. Écœuré qu'il était par le business musical des années 90, le dégoût qui l'habite aujourd'hui est sans doute infini. La quasi totalité de la (sur)production musicale actuelle étant d'une telle vacuité, je ne peux que le comprendre. Mais peut-être est-il simplement ignorant de tout ce cirque, indifférent à tout ce vacarme, je le souhaite vraiment. A Londres, je ne l'imagine pourtant pas aussi reclus qu'a pu l'être Scott Walker, surgissant du vide abyssal qui le maintenait dans les ténèbres seulement une fois par décennie. Je le vois plutôt oeuvrant pour ses proches, paisible en famille, savourant la forme d'épure à laquelle sa vie aspire sans doute depuis toujours. D'une certaine façon, je continue de penser que le repli esthétique qui caractérise son unique album solo était annonciateur de cette révérence. Depuis 10 ans, j'écoute ce classique perso de manière aussi sporadique que possible (et c'est un exercice difficile) car à chaque fois, il annihile le reste de ma discothèque pendant plusieurs semaines.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

En effet,c est plutot radical... On a plus de nouvelles! J'en donne car cette nuit,j ai decidé de me plonger dans "climate of hunter" de scott walker.J ai toujours eu un rapport bizzare avec cet album que j ai decouvert après tous les autres(hormis "the drift"),il me semblait un peu daté années 80 et j' accrochais pas.Et la bizzarement je suis envouté,comme si détaché de mes attentes et de ma fascination figée d'alors je le découvrais pour la toute première fois.
kaspar hauser

fred a dit…

Sublime disque, idéal pour une écoute nocturne. A moi aussi, il aura fallu plusieurs années pour l'appréhender. Si "Rawhide" et "Sleepwalkers Woman" s'étaient imposés facilement comme deux des morceaux les plus réussis de SW, il fut assez difficiles d'aller à la rencontre des autres plages, et de certaines sonorités trop emblématiques des années 80. Aujourd'hui, ces réticences se sont évaporées dans les émanations envoûtantes libérées par ce grand disque torturé.

Didier a dit…

Je tombe sur votre blog par hasard, et je suis d'accord avec vous sur le fait que cet album de Mark Hollis est et reste une pure merveille et je ne saurais traduire ma frustration de me rendre compte que, en effet, je n'entendrai peut être plus jamais de nouvelles compositions de cet artiste si sensible, un peu comme s'il était mort.
Quand j'y pense, cela m'attriste tant cet album ma fait prendre conscience que l'être humain pouvait aussi produire de si belles choses.
Ce disque m'aura accompagné et m'accompagne encore comme une caresse réconfortante alors que peu d'autres oeuvres m'auront autant touché.